Le parquet contrecollé, souvent appelé parquet flottant pour sa facilité de pose, est un choix populaire pour sa beauté, sa durabilité et son prix relativement abordable. On estime que plus de 70% des nouveaux parquets posés en France sont contrecollés. Une pose réussie, cependant, exige une préparation minutieuse et une connaissance des techniques appropriées. Ce guide détaille les étapes essentielles pour une installation professionnelle, assurant une finition impeccable et une meilleure résistance à l’humidité.
Le parquet contrecollé se compose de plusieurs couches : une couche supérieure en bois noble (chêne, bambou, etc.), une couche intermédiaire en HDF (fibres de haute densité) pour la stabilité et la résistance, et une sous-couche pour l’isolation phonique et thermique. Cette structure lui confère une stabilité dimensionnelle supérieure à celle des parquets massifs, le rendant particulièrement adapté aux planchers chauffants. L'épaisseur varie généralement entre 8 et 12 mm, avec des variations selon les marques et la qualité du produit. Par exemple, un parquet Quick-Step de 10mm présente une bonne performance en termes de durabilité.
Préparation du support
La préparation du support est fondamentale pour la réussite de la pose. Un support mal préparé peut entraîner des problèmes tels que le gauchissement, le grincement ou des fissures dans le parquet, diminuant considérablement sa durée de vie.
Analyse du support existant
Avant de commencer, examinez le support. Les supports acceptables incluent le béton, les chapes anhydrites ou cimentaires, et parfois même un ancien carrelage bien fixé. Vérifiez l’absence de fissures importantes, d’irrégularités supérieures à 3 mm sur 2 mètres (à l’aide d’une règle de maçon), et surtout, l’humidité résiduelle. Un taux d’humidité excessif peut endommager le parquet. Un hygromètre permet une mesure précise. Pour un sol en béton, il doit être inférieur à 2,5%, et pour une chape anhydrite, inférieur à 0,5%. Une humidité résiduelle trop importante peut affecter l’adhésion du produit.
Traitement du support
Pour un support irrégulier, un ragréage est nécessaire. Choisissez un produit adapté à votre support et à l'épaisseur requise. Pour les supports humides, utilisez un film pare-vapeur ou une membrane d’étanchéité appropriée. Un primaire d’accrochage améliorera l'adhérence du ragréage ou du parquet. L’application d’un primaire est un point essentiel pour une bonne adhésion. L'utilisation d'une règle de maçon et d'un niveau à bulle est cruciale pour garantir la planéité.
Acclimatation du parquet
Avant la pose, acclimatez le parquet à la température et à l’humidité ambiante. Laissez le parquet dans son emballage d’origine pendant au moins 72 heures, idéalement une semaine, à une température comprise entre 18°C et 22°C et un taux d’humidité relative entre 50% et 60%. Un défaut d’acclimatation peut engendrer des problèmes de dilatation et de contraction, affectant l’esthétique et la durabilité du revêtement de sol. Un taux d'humidité bien contrôlé est donc primordial pour la réussite du projet.
Choix des matériaux et outils
Le choix des matériaux et des outils influence la qualité et l'efficacité de la pose. Un choix judicieux permet de gagner du temps et d'obtenir un résultat professionnel.
Choix du parquet contrecollé
L'essence de bois (chêne, bambou, noyer, etc.), l'épaisseur (8 à 12 mm), la classe d'usage (31 ou 32 pour une résistance élevée à l'abrasion), et le système de clic (clic simple, double, etc.) sont des critères importants. Les certifications PEFC et FSC garantissent une gestion durable des forêts. Pour une surface de 30 m², comptez entre 400€ et 700€ pour un parquet contrecollé de qualité, selon l’essence de bois et le fabricant (ex: Parquet Egger, Quick-Step).
- Essence de bois : Chêne, bambou, noyer…
- Épaisseur : 8 à 12 mm généralement.
- Classe d’usage : 31 ou 32 pour les pièces à usage intensif.
- Système de clic : Uniclic, Clic 2G, 5G, etc.
Outils professionnels
Une règle de 2 mètres et un niveau à bulle sont indispensables. Un maillet en caoutchouc, une cale de frappe et une scie à onglet permettent des coupes précises. Une scie sauteuse et une ponceuse électrique facilitent les coupes difficiles et la finition. Pour une surface de 30 m², comptez entre 100€ et 200€ pour l’achat ou la location. Des outils de qualité supérieure permettent une meilleure précision et une pose plus rapide.
- Règle de 2 mètres
- Niveau à bulle
- Maillet en caoutchouc
- Cale de frappe
- Scie à onglet (Bosch, Makita)
- Scie sauteuse
- Ponceuse électrique
Techniques de pose professionnelle
La pose exige précision et méthode. Différentes techniques s’offrent à vous, avec des niveaux de difficulté variables.
Pose de la première rangée
Alignez la première rangée contre le mur, en laissant un espace de dilatation d’environ 10 mm sur les murs périphériques (à l'aide de cales). Cet espace est crucial pour compenser les variations dimensionnelles dues aux changements de température et d’humidité. Des cales de dilatation sont indispensables pour maintenir cet espace et assurer une pose impeccable.
Techniques de pose des lames
Les lames s’emboîtent grâce au système de clic. Différentes poses sont possibles : pose droite, diagonale ou chevron. Assurez-vous de bien clipser chaque lame en exerçant une pression uniforme. Pour les coupes, utilisez une scie à onglet ou une scie sauteuse pour des coupes nettes et précises. Une pression excessive peut endommager les lames. La pose en chevron est une option élégante mais plus complexe.
Gestion des angles et obstacles
Les passages de portes, les tuyaux, etc., nécessitent des coupes personnalisées. Mesurez précisément et utilisez une scie sauteuse. Des gabarits en carton peuvent faciliter les coupes complexes. Pour assurer une coupe précise, il est conseillé d'utiliser une règle métallique.
Pose de la dernière rangée
La dernière rangée exige des ajustements précis. Mesurez la largeur restante et coupez les lames en conséquence, en maintenant l'espace de dilatation. L’utilisation de cales est essentielle pour garantir ce respect de cet espace de dilatation qui est crucial pour prévenir les gonflements et les déformations du parquet.
Finition et protection
Protégez les bords du parquet avec des plinthes assorties pour une finition harmonieuse. Les plinthes protègent également le parquet des chocs. Pour les angles, utilisez des cornières ou des profilés de finition pour une finition nette et propre. Un choix de plinthe adapté complète l’esthétique de la pose.
Conseils pour une pose parfaite
Des conseils supplémentaires peuvent améliorer la qualité de votre travail et vous aider à éviter des erreurs courantes.
Prévention des erreurs
Vérifiez régulièrement la planéité avec une longue règle et un niveau à bulle. Assurez-vous du bon emboîtement de chaque lame. Des lames mal clipsées peuvent générer des bruits de grincement.
Optimisation du temps de travail
Préparez toutes les coupes à l'avance, notamment en utilisant un gabarit pour les répétitions. Travaillez avec un assistant pour faciliter la manipulation des lames. Une bonne organisation du chantier permet de gagner un temps précieux.
Gestion des déchets
Triez vos déchets : bois, emballages, etc. Les chutes de parquet peuvent être recyclées dans une déchetterie. Le choix de matériaux éco-responsables contribue à un chantier plus respectueux de l'environnement.
Contrôle qualité final
Après la pose, vérifiez la planéité, l’alignement, et l’absence de joints mal clipsés ou d’espaces entre les lames. Un nettoyage final assure une finition impeccable. Un contrôle visuel minutieux permet de détecter d'éventuels défauts avant l’application du vernis ou de la cire.